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Le Frontloop pour les Lâches

Préface: mon copain est tombé sur les 15 brouillons en attente du blog et m’a houspillé pour que je me bouge les fesses et arrête de procrastiner; il a raison, j’ai beau vouloir sortir des articles polis, repolis et dépolis sortis à la date et à l’heure ad hoc, ça ne m’empêche pas de faire des phôtes d’orthographes, donc bon. Il est temps de dire pouêt à mon perfectionnisme

ka kamikaze frontloopAh le front/forward/speed/machin-loop. Ce fameux rituel de passage sacré chez les windsurfeurs « qui envoient », si convoité et si redouté. Un peu comme l’épreuve du sang chez les Orcs qui se font adouber dans ce navet appelé Bright que j’ai visionné à travers des larmes de consternation il y a peu, mais on s’écarte du sujet. On touche là du doigt un truc universel, les gars les filles.

Ma propre quête du loop remonte maintenant à bientôt 3 ans. Après m’être faite latter systématiquement en compèt’ de vague par une certaine Nathalie Cottard, j’ai décidé d’apprendre un jump pour avoir l’air moins ridicule. S’il y a bien une chose dont je suis fière, ce n’est pas que je le tourne à 10 mètres de haut tout en feuilletant le dossier Moyen-Orient du Courrier International pendant la montée, mais que j’ai de moins en moins peur de l’envoyer et qu’il est de moins en moins laid. Car il s’agit bien de peur avant tout quand on évoque ce graal, d’ailleurs tout le monde le dit, c’est plus facile que le jibe… Si tu n’as pas de cerveau! Je souhaitais partager la façon dont j’ai progressé pas à pas en tant qu’individu doté de neurones en franc désaccord avec ce genre de clowneries. Chacun n’a pas les mêmes déclics pédagogiques et je ne suis pas spécialiste du move (niveau de l’auteur: quiche aux lardons), mais si ça peut vous aider à vous lancer dans l’aventure, tant mieux 🙂

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Le front embellit vos sessions pourries! Photo Thomas Seguin, Wissant

APPARTE

Si vous vous ennuyez comme un pélican mort deux fois sur votre spot de bump n’jump, ou pendant une session de vague version carotte moisie, apprendre le front loop va transformer vos moments nazes sur l’eau en heures trépidantes; vous verrez, c’est fantastique. Jamais la moindre mousse ou une catapulte revisitée sous l’angle du loop ne vous aura paru si excitante de nouveauté.

Psychologie du Windsurfeur

Le loop, attention, demande quand même d’être à l’aise en navigation, et la part psychologique qui demeure varie selon les individus. Et pour beaucoup de gens normalement constitués, elle est prépondérante. En effet, durant toutes nos vies de windsurfeurs et windsurfeuses, nous avons tous appris à redouter une seule et même chose: la catapulte. Cette fourbe qui nous désarçonne en plein bord, fauchés par une rafale scélérate, détruit tout sur son passage: nez de planche ouvert, tête dans le mât, côtes dans le wish, sans parler de l’amour propre en miettes.

Et comment y résiste-t-on? En se mettant à fond sur l’arrière de la planche et relâchant la main arrière si on arrive à ne pas se crisper. Tout l’inverse du frontloop, en somme. Pas étonnant que ça coince après des années ^^ Sauter vers l’avant en se laissant entraîner par sa voile, c’est aussi naturel pour un freerideur que pour une vache d’aller d’elle-même à l’abattoir ou que les carottes de sauter dans le robot mixeur (version végane).

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Photo: Fred BONET, Pont des Basses – JE VEUX PAS Y ALLER

En cherchant des photos pour l’article, je me suis d’ailleurs rendue compte que jusqu’il y a peu, je faisais encore beaucoup de fronts en étant bien sur l’arrière de bout en bout. Comme quoi, on ne se débarrasse pas des bonnes vieilles habitudes si vite!

Qui va Piano va Sano

Personnellement, je n’ai pas été très sensible aux conseils du genre « Tu toiles, tu bordes comme un gros tas et tu tournes la tête ». Tous les fibres de mon corps m’ont dit non. J’y suis allée mollo, le temps de faire le sac de Youtube pour trouver toutes les vidéos pédago, de déterrer tous les magazines traitant du sujet, puis d’apprivoiser mes blocages d’abord dans mes rêves, puis sans planer, ensuite confortablement sous-toilée. Toilée dès le début, c’était NO FUCKING WAY!
Après plus de deux ans, j’ose enfin y aller un peu toilée mais pas non plus en 3.7 dans 37nds sur des rampes de 2m. Je me sens vraiment à l’aise dans les condices un peu limites en 4.7 et grosse planche, et il va me falloir encore un bon paquet de loops pour commencer à aller plus haut dans plus de vent! Finalement il n’y qu’en répétant le move (clin d’oeil à tonton Schwarzy) que j’ai accumulé assez de confiance en moi pour toiler plus.

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Tu l’as dit, bouffi

Certes, c’est un move qui se tourne mieux lorsqu’on est toilé, mais rien de pire que d’être toilé quand on débute pour se mettre en confiance! Donc au contraire, il ne faut pas hésiter à sous-toiler pour les premiers. Chacun son rythme pour apprendre, il n’y a aucune honte à prendre son temps et consolider ses bases ni à se dire que les bleus sur les fesses, ce n’est pas votre truc dans le cadre de la planche.
Toutefois, pour apprendre quelque chose de nouveau, il faut être prêt à aller chaque fois un peu au-delà de ce qu’on maîtrise. Progresser, c’est remettre en question ses acquis.

Morfler à deux, c’est mieux

Je ne me suis pas lancée dans ce défi débile seule. Je trouve ça bien plus stimulant sur l’eau et hors de l’eau d’en faire un défi commun à plusieurs potes, et j’ai réussi à embrigader mon acolyte du quotidien qui l’avait déjà passé à une époque, mais qui sans le pratiquer avait tout perdu et appréhendait autant que moi. On (re)partait donc de zéro et même si on s’est essayé au loop parfois dans nos coins sur des sessions différentes, quand on naviguait ensemble pas question de rentrer si l’un l’avait passé et pas l’autre! En plus de ça, on a la chance d’avoir au KIFF (notre communauté de planchistes parisiens) pas mal de bons qui envoient du loop, qui nous ont soutenu ou donné quelques conseils, sans parler de l’émulation sur l’eau!

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Une scène de la vie quotidienne du KIFF

N’hésitez donc pas à en parler à d’autres si vous sentez que ça coince, la hotline des apprentis fronteurs anonymes est toujours ouverte sur Directwind: http://directwind.com/forum/forum-t52390-p1,looper-avant-la-quarantaine-c-est-possible.html.

Un grand merci au passage à tous ceux qui ont eu la patience de me donner des conseils 🙂

0) CONSEILS PRATIQUES AVANT DE DEBUTER LES GROS PLATS QUI PIQUENT

  • Si vous avez décidé de vous y mettre, lancez-vous dès le premier bord.

Pour moi, c’est le seul moyen de me motiver, sinon j’y pense pendant toute la session en me disant « mouiiiii faudrait s’entraîner un peu mais bon les vagues sont bof… » Résultat, soit le vent tombe, soit je n’en fais pas non plus en fin de session, ce qui revient au même.

  • Séquelles physiques:

Au début, les loops impliquent moult énormes plats sur le dos, le bassin, le derrière, bref, à peu près toute votre face postérieure. Pensez à en parler avant à votre moitié, s’il/elle est doué ou douée ou doués ou douées (et pourquoi pas plusieurs moitiés ne feraient pas un? Ha!) d’un sens de l’observation aigu associé à une jalousie maladive.

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Je pensais retrouver une photo de fesse bleuie mais n’ayant pas réussi à mettre la main dessus, je vous mets un bleu sous l’oeil qui n’a rien à voir avec le loop. J’espère que vous n’êtes pas déçu-.(e).-/s.
  • Comment atténuer lesdites séquelles physiques:

Pour adoucir ce premier contact rugueux, je trouve que le mieux est de se lancer sur des spots pas spécialement tropicaux comme Wissant l’été. Pourquoi? Parce qu’on peut y porter une 5mm en Juin sans étouffer. Et que 5 mm de néoprène quand prend un vieux plat sur toute la colonne, ben ça fait moins mal.  Le gilet d’impact prend également tout son sens, si vous en avez un, je vous conseille fortement de vous en affubler pour votre baptême de loop.
Au début je portais également un casque, qui a commencé par bien amortir puis n’a plus que rempli une fonction essentiellement psychologique car quand on fait les choses bien, d’une on ne finit pas le nez dans son mât, et de deux on fait des plats plus bas que la tête. Du coup ça oblige à faire attention.
Faites-vous surveiller s’il vous faut faire deux km au large avant de trouver LA rampe parfaite, on ne sait jamais!

1) CATAPULTE SANS PLANER, HORS DES STRAPS

Objectif:
+ se désensibiliser à la peur de la rotation avant
+ prendre les bons automatismes regard et placement des mains

Bien que tout le monde m’ait dit que ce soit plus facile que le jibe et gnagnagna, le loop reste un saut avec plusieurs actions à coordonner. Et je ne suis pas coordonnée pour un kopek… Donc un peu comme en natation où pour apprendre le crawl, on sépare le travail en trois en travaillant d’abord les jambes puis les bras puis la respiration, j’ai décomposé le mouvement plus ou moins consciemment.

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Catapulte involontaire, mais l’idée est là. Photo: Thomas Seguin, Sangatte

Ce qui me faisait le plus peur, c’était l’aspect catapulte avec la voile, avec comme l’impression de me jeter dans un ravin la tête la première. J’ai donc fait quelques sessions sous-toilée l’été à en faire quelques dizaines hors des straps. L’intérêt, c’est de pouvoir se concentrer uniquement sur le placement des mains et le regard pour que ça devienne un automatisme:

  • Main avant collée aux bouts
  • Main arrière le plus loin derrière (vous pouvez vous mettre un scotch comme repère)
  • Regarder par-DESSUS votre épaule droite ou votre main arrière (en bâbord)
  • Border = tirer sur le bras arrière a minima, et tendre le bras avant. Comme pour un gros jibe 🙂
  • Quoiqu’il arrive, toujours rester bordé. Si vous ne lâchez rien, il n’y aura aucun problème.

ET PAF! Les chocapics incrustés dans le dos HAHAHA
Un peu flippant au début, mais on s’y fait assez vite une fois qu’on a compris qu’il n’y avait rien à craindre, je trouve. La prochaine étape c’est d’en faire dans du vent un peu plus fort. C’est plus violent, mais pas moins dangereux si on borde comme un sourd. Personnellement, ça m’a pas mal déshinibée.

Avant mes sessions front, je faisais toujours 2-3 catapultes pour me remettre dedans avant de me lancer sur des mousses « pour de vrai », ça me mettait en confiance en me rappelant que vraiment, ça ne risquait pas grand-chose.

2) LE WYMAROO

Objectif:
+ abattée avant le saut
+ nouveaux repères avec les pieds strappés

L’étape d’après, c’est au planing mais toujours pas sur une vague! J’ai trouvé ça intéressant comme move car il met bien en évidence le rôle des jambes dans le saut. Cette vidéo-ci m’a pas mal inspirée en particulier:

Alriiiiiiiight children 😀

3) LE LOOPINET DE MOUSSE

Objectif:
+ arriver à coordonner impulsion et rotation
+ petites conditions pour se mettre en confiance

  • Mon matos:

Il a fallu y aller! Ayant toujours une frousse bleue qui me collait à la peau malgré mes nombreuses catapultes, j’ai cherché à sauter le moins haut possible sur les mousses microscopiques du bord, c’est-à-dire presque rien. Le surtoilage, c’était toujours non, j’ai toujours favorisé petitevoilesurgrosseplanche pour être sûre de contrôler ce qui allait se passer (ou pas).

  • Les Conditions

Le spot idéal est blanchi par plein de petites vagues molles ou mousses gentillettes type Leffe Blanche goût framboise, espacées de préférences, avec un vent régulier entre le side et le side-on; il faut être suffisamment toilé pour planer et se sentir en confiance. Pas trop de courant au bord, si possible.

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Petite vagounette de St Aubin/Mer, sous le regard de Dom ze frontman; Photo: Thomas Seguin

Au début, impossible pour moi de sauter sur du clapot en pleine mer. J’avais besoin de savoir où j’allais sauter exactement, avec un point bien défini style le point de déferlement d’une vague ou une mousse que je voyais arriver avant. Sans pouvoir anticiper en visualisant la vague de mon saut, j’ai du mal à improviser à la dernière seconde. J’ai progressé là-dessus depuis Sylt et Pozo tellement c’était le chaos ^^

  • Mes Spots

Je connais surtout les spots normands du 76:
Antifer par S-SO (presque pas de courant au bord, facile de s’élancer) et St Aubin (OSO, O) de mi-marée à marée basse ( pas mal de mousses).
St Aubin Sur mer (OSO, O) attention, spot infesté de parisiens. Très facile, fonctionne à la descendante 2h après la marée haute.
les Petites Dalles (SO) ont le gros avantage d’avoir une bonne piste de lancement avec une vague qui casse toujours au même endroit, il y a d’ailleurs un Loop Challenge organisé par les locaux.

Dans le 50:
Jonville par NE fort et marée basse, très beau skatepark assez sympa
Urville par NE ou NO; peu de courant, de petites vagues, et plein de petits gnomes qui envoient pour se motiver

Dans le 14:
Courseulles par NO autours de la basse, les autres connais pas.

Ailleurs:
Le Dossen (SO), le meilleur wavepark de la façade Bretagne Nord
Les Huttes, Oléron

  • Rotation latérale vs Rotation verticale

Autre chose, on m’avait expliquée que pour ne pas faire de saut vertical potentiellement briseur de pied « à la Cottard » ou plus old school, à la « Galfione », il fallait abattre et pour ne pas arriver au près, et ne pas regarder vers le bas, l’idéal étant le coup d’oeil par-dessus l’épaule ou de regarder sa main arrière. Si vous avez envie de vous faire peur, essayez de regarder par terre, vous allez voir, c’est radical.
Je ne réussi toujours pas à regarder derrière pendant les loops, mais ça marche quand même plus ou moins. En gros, pour un front sans danger, retenez:

– arriver au travers-largue
– faire abattre la planche dès la sortie de vague en la « grabbant » avec les pieds comme si vous n’aviez pas de straps
– tendre le bras avant sur le côté (pas vers le nez de la planche)
– bien border en regardant sa main arrière
– intermède musical
– plouf
– aïe
– * je suis toujours vivant

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Frontloop version Calamity Cottard
  • Me Coordonner

La deuxième grosse difficulté pour moi en sus du psychologique, c’est de coordonner les jambes et les bras pour arriver à un loop cohérent. Au début, j’ai pris quelques boîtes car je bordais avant que la planche ait décollé de l’eau, résultat c’est moi qui partait en orbite toute seule! Donc dans mon schéma de pensée, c’est un move en deux temps: d’abord sauter, PUIS border, et là, ça se passait mieux quand j’y pensais, même si je décollais de 50cm. J’arrivais à faire un saut simple en me préparant à la rotation en tournant la tête, mais en me rendant compte de la hauteur – un mètre en vrai, un étage dans ma tête – impossible d’envoyer…

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(Rider: Colin Leclercq; Caméra: Bastien Rama; Montage: Pierre Garambois; musique: je ne sais plus)

En résumé:

Pour que le loop reste sans danger, je me suis vraiment concentrée sur le regard, l’abattée et rester bordée tout le temps. Comme pour le jibe, plus vous vous sentez embarqué par la puissance de la voile, plus… il faut border pour déventer la voile! Si vous faites tout ça sans décoller très haut, vous ne risquez rien de plus de faire un gros plat dans la piscine! Alors…

Gotlib, le Kiné
Gotlib, Rubrique à Brac Tome 4, page …
  • Spot facile: vent side à side on, petites mousses/vaguelettes espacées, peu de courant, vent régulier
  • Privilégier une petite voile sur une grosse planche pour être limite planing et se sentir en contrôle
  • Se remettre dans le bain avec des éducatifs avant si besoin
  • Repérer son point de décollage à l’avance
  • Abattre
  • Sauter assez haut pour sortir la planche de l’eau en ramenant le pied arrière sous soi
  • Border (cf 1)
  • RESTER BORDE
  • NE RIEN LÂCHER EN ROUTE!!!

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  • Bravo 😀
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Photo: Fred PASTEUR, La Perroche (Oléron Wave Classic 2017)

Et c’est reparti pour un 2ème! Vous avez vu, mes premiers étaient bourrés de défauts, mais ça tournait quand même. Si c’est parfait tout de suite, tant mieux, si c’est un peu scabreux, ce n’est pas grave, l’important est de se lancer. Ce sera toujours flippant au début, mais rappelez-vous que le premier ne vous a pas tué. Les suivants ne vous rendront donc que plus fort. C’est Friedrich qui l’a dit.

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Genre, j’en fais des caisses.

Mon premier front!

J’ai beaucoup pratiqué dans les mousses du bord à Wissant principalement, parce que c’est là où le vent soufflait le plus l’été; a posteriori, c’est loin d’être un spot adapté pour apprendre le loop quand on débute à mon avis!

La session de mon premier loop, c’était quelque chose de bien: prévisions SO avec vent SSO side-off sur le spot donc rafaleux, soit trop fort pour essayer, soit trop faible pour planer au bord, sans parler du courant de 5nds et du monde. Bref, la bonne loose ch’ti où on rame dans le gras des frites. Mais au moins, on était deux à ramer!

Au bout d’une heure à flipper et à accumuler les pensées du style « je ne vais jamais y arriver sur ces fucking spots de la mierda de la Manche avec trop de courant pour planer au bord, des vagues trop rapprochées, un vent pourri, fait chier, bordel, bordel, BORDEL, AAAAAAAAAAAAH », ça m’a tellement énervée que j’ai fini par tout donner pour partir au planing et sauter sur la première vague que j’ai vu.
Toucher le fond pour mieux sauter, quoi.

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Je ne me sentais plus après. Photo: Thomas SEGUIN, Wissant, Novembre 2015 déjà!

J’avais toujours peur après, je vous rassure, ça ne disparaît pas comme ça. Le plus dur, ce sont vraiment les 50 premiers loops, je trouve.

4) LE LOOP

Plus j’ai pratiqué, plus j’ai pris en confiance, en vitesse et en altitude (par tranches de 10cm ^^). Comme pour le jibe, je faisais des sessions où je me concentrais uniquement sur le front pendant 30minutes/1h. Le problème, c’est que souvent je n’avais aucune idée de ce que ça donnait vu de l’extérieur, et que les sessions dans le Nord ne sont pas toutes adaptées à l’exercice.

L’hiver venant, je croyais avoir tellement peu d’espoir de progression sur les spots du Nord que, de désespoir,  je me suis enrôlée sur un coaching de Nicolas Akgazsciyan (je crois qu’il y a une lettre en trop) pendant un séjour hivernal à Ténérife l’an dernier à la même période. Triple avantage: plein de gens qui sont là pour apprendre le loop => pression, un coach qui est tellement fort qu’il peut nous fouetter tout en nous filmant du haut de son late front => triple pression, et un spot facile => action!

Malheureusement le vent ne nous a pas gâté lors du séjour, mais j’aurai appris beaucoup avec un excellent prof et de très bons camarades de bleus! Notamment Nicolas m’a expliqué que j’avais quelques mauvaises habitudes à changer. Sauter sur les mousses, par exemple, a ses limites puisqu’elles renvoient en arrière alors que le front loop est une rotation avant. La rotation va alors être ralentie avec peu de chances de la boucler.

Autre problème, je borde dès la sortie de vague, donc forcément, ça ne décolle pas beaucoup. Il m’a également appris à privilégier la qualité à la quantité: mieux vaut bien se préparer, se reposer un peu entre chaque loop et réfléchir un peu à ce qui pourrait être amélioré plutôt qu’en faire 25 d’affilé avec tous les mêmes défauts. Le fait est que souvent, le premier loop de la session est le meilleur et les suivants sont de pire en pire.

J’ai repris un petit cours avec Benoît Gendre à la Perroche en janvier, et la prochaine étape sera d’abattre un peu moins pour monter plus, et d’abattre en l’air en me servant plus de la puissance de la voile que de ma propre vitesse pour tourner.

Retours et Répétitions

Je suis très demandeuse de retours photos et vidéo sur mes sauts car je suis une énorme sous-douée de l’auto-analyse. Comme il n’y a pas toujours de valeureux volontaire pour prendre des photos par -10°, je me suis carrément payé un shooting photo à Wissant pour avoir une idée de ce que je foutais sur l’eau. C’est douloureux pour l’amour-propre, mais c’est très instructif. La vidéo, c’est encore pire.

A force d’en faire et de me faire corriger régulièrement pas des amis ou en prenant des cours, ça finit par progresser petit à petit. Il me reste beaucoup de chose à faire avant de sortir du loop de gros sale, surtout quand le vent est fort.

Mon meilleur à ce jour, mais je n’arrive pas à réitérer l’exploit. C’est extrêmement vexant.

J’espère que l’article vous aura aidé à dédramatiser un peu vos débuts pour cette fameuse rotation avant. Plus je l’ai pratiqué, moins j’en ai eu peur, alors surtout ne vous arrêtez pas en cours de route; même à partir d’un certain niveau de maîtrise, un mois sans loop, c’est toujours un peu de saine appréhension avant de recommencer les galipettes.

LA QUÊTE CONTINUE !!!!!

 

 

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S’il-vous-plaît, filmez-moi (Source: mariages.net)

N’hésitez pas à partager votre expérience ou vos vidéos de chevet pour le loop, plus on est de fous, plus on se marre. Joyeux Noël les yau-de-poële!!!

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